Un contraste décevant après les déclarations du SPACE
François Hollande a marqué sa
présence au SPACE par une intervention très volontariste en faveur d'une
agriculture faisant partie du « pacte productif » de la France. Aux
éleveurs, il a fait part de sa grande sympathie, affirmant vouloir
« essayer de briser leurs angoisses légitimes ».
Le problème de fond n'est pas traité
Hélas, derrière ces belles déclarations
et suite au Conseil des ministres, la Coordination Rurale déplore
l'absence de volonté de traiter le problème à sa source : la
dérégulation imposée par l'OMC et érigée comme axe central de la PAC
depuis 20 ans, qui rend vaine toute intervention, y compris en matière
de plan protéines. La volatilité des cours des céréales est le fruit de
cette dérégulation, et la solution durable au problème du coût
alimentaire trop élevé pour les éleveurs par rapport à leurs prix de
vente, n'est pas dans la baisse du prix des céréales, mais bien dans une
PAC qui régule les prix agricoles à la production les uns par rapport
aux autres (avec pour base la valeur guide du prix du blé), leur donnant
ainsi enfin une cohérence globale sur le plan économique.
Un point positif sur les biocarburants
Lors du Conseil des ministres, les
mesures présentées sonnent creux et l'inefficacité de certaines d'entre
elles a été prouvée par les faits depuis l'interpellation du G20 par
l'ancien ministre Le Maire. La seule note positive est le retour en
arrière, prôné par la CR depuis de nombreuses années, sur les
biocarburants qui coûtent à l'Etat plus de 200 millions d'euros annuels
de défiscalisation, mais ne rapportent rien aux agriculteurs.
Pas de changement en matière de cogestion
En particulier, on peut s'étonner
d'entendre parler d'un plan de solidarité avec les éleveurs d'un montant
de 100 millions d'euros, qui serait financé par les céréaliers. En
effet, si ce plan s'applique à tous, il est déplorable que la CR, qui
représente près du quart des agriculteurs au niveau national, le
découvre par voie de presse, sans avoir été consultée au préalable. La
cogestion aura hélas largement survécu au changement de majorité
présidentielle. Pire encore, aucune des mesures pourtant concrètes et
maintes fois présentées par la Coordination Rurale aux pouvoirs publics à
tous les niveaux pour aider les éleveurs, n'a été prise en compte (voir nos propositions ici).
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire