A partir du 1er janvier 2016, il sera possible de déposer ses déclarations animales.
Comme depuis plusieurs années, les aides ovines et caprines sont à demander durant tout le mois de janvier. La période de détention de 100 jours, débute le 2 février 2016 et se termine le 11 mai 2016 inclus. La sortie d'un animal éligible doit être notifiée dans les 10 jours ouvrés suivant. Le remplacement de l'animal sorti doit être effectué dans les 10 jours calendaires suivant la sortie et la notification de ce remplacement est à faire dans les 10 jours ouvrés suivant. Ces règles au niveau des aides ovines et caprines ne remettent pas en cause les notification de mouvement vis à vis de l'EDE.
Pour les aides bovines (ABA et ABL), la nouveauté est la possibilité de déclarer à partir du 1er janvier 2016. La fin de la période de déclaration étant fixée au 17 mai 2016. Pour les demandeurs en production mixte et en production laitière, la fin des quotas au 01/04/2015 oblige dorénavant à déclarer sa production laitière entre le 01/04/2015 et le 31/03/2016. Ce volume inscrit permettra de déterminer le nombre de vaches mixtes nécessaires à la production laitière et ainsi permettre aux vaches restantes de bénéficier de l'ABA.
L'aide est toujours limitée à 139 vaches par exploitation, sachant que la transparence Gaec s'applique.
En 2016, comme pour l'année 2015, il est peu probable qu'un système de référence soit appliqué. Par conséquent, toute vache présente le jour de la déclaration compterait pour l'ABA. Une fois la déclaration réalisée, vous avez la possibilité de remplacer des vaches éligibles par des génisses éligibles, sans que le nombre de génisses puisse dépasser 30% de l’effectif primable.
Vous pouvez demander la prise en compte de vos génisses dès le début de la PDO, à hauteur de 20% maximum des vaches présentes, si vous êtes « nouveau producteur » (depuis moins de 3 ans).
Pour l’aide laitière de base hors zone de montagne le nombre de vaches est toujours plafonné à 40.
Pour ces demandes, il convient de rappeler aux structures sociétaires qui ont procédé à des modifications depuis le dossier PAC 2015, notamment toutes les transformations d'EARL en GAEC, qu'ils doivent s'assurer de bien avoir toutes les références pour faire leur demande d'aide dont le n° PACAGE pour chaque associé.
Cyril Hoffmann et Claire Juillet, respectivement président de la CR Côte-d’Or et présidente de la CRUR Bourgogne, ont accueilli les participants par des discours passionnants : le premier faisant le tour des personnalités et des produits réputés de la région quand la seconde rappelait combien l'ouverture et la combativité enrichissent l'engagement syndical. Monsieur Alain Suguenot, député-maire de Beaune, est également allé dans leur sens, non sans une touche de chauvinisme teinté d’humour, pour vanter les mérites de l’agriculture bourguignonne et, plus largement, le rôle de l’agriculture dans le façonnage des paysages et la structuration de l’économie de notre pays.
Samuele Furfari pour nous interroger sur les énergies fossiles
Professeur de géopolitique et conseiller du Directeur général à la Direction générale de l'Énergie de la Commission européenne, Samuele Furfari a produit graphiques, courbes et études pour avancer des positions malheureusement trop peu entendues en cette période de Cop21. Même s'il existe des marges en matière d'efficacité énergétique, le problème n'est pas tant de diminuer la consommation d'énergie au niveau mondial étant donné la croissance de la population mondiale et la carence d'accès à l'électricité de nombreux habitants de la planète, mais bien de réfléchir à rendre l'énergie plus sûre, plus abordable et plus durable.
Il a largement argumenté pour affirmer que, à l'horizon 2035, les énergies fossiles continueront à augmenter en valeur absolue et resteront bien plus abondantes (70 à 80%) que ce que prétendent bon nombre de responsables d’associations et de gouvernements. Un calcul mathématique de bon sens sur des données reconnues, auquel peu se livrent.
Il a par ailleurs rappelé que l'agriculture n'est pas une grande consommatrice d'énergie, et ne peut figurer au banc des accusés.
Perico Légasse pour défendre l’agriculture paysanne
Gastronome et journaliste bien connu, il défend une vision de l’agriculture liée à la culture et à la gastronomie française, bien plus qu’à l’agro-industrie. Pour le plus grand bonheur de l’assistance, il n’a pas mâché ses mots envers les dirigeants de la FNSEA. Et comment le faire à la lecture de leur bilan issu de plus de 60 ans de cogestion, que nous vivons tous et que M. Légasse a brillamment décrit : alors que le paysan est le socle de la France, on veut en faire un ouvrier agricole !
« A la Confédération paysanne, ils sont d’abord de gauche avant d’être paysans. A la FNSEA, ils sont cons avant d’être paysans. Finalement, à la Coordination Rurale, vous êtes les moins pires. », a-t-il affirmé, le sourire aux lèvres. Un propos aussi pertinent que taquin, à tel point que Xavier Beulin a senti la nécessité d’une réaction en tweetant : « Périco Légasse a choisi son camp devant le Congrès de la Coordination Rurale, j'en prends acte.»
Jean-Michel Quatrepoint pour décrypter les luttes économiques
Il n’a pas caché son pessimisme sur le manque d’ambition de la France en appuyant son exposé sur une comparaison des stratégies économiques mises en place par différents empires mondiaux, dont les États-Unis, la Chine et l’Allemagne. Affirmant que cette dernière pilote l'Europe, il a mis en garde contre le Tafta, qui engagera l'UE pour des décennies. Il y voit la nécessité de réorienter les choix de l'Europe vers ses propres intérêts et de ne pas oublier que l'agriculture est une chance.
Réfléchir, dénoncer, proposer
Dans leurs discours de clôture, Catherine Laillé, secrétaire générale, et Bernard Lannes, président national, ont su montrer la philosophie de la CR. Ils ont affiché des réflexions nourries par les expériences de terrain, des propos engagés pour dénoncer les résultats de la cogestion et des propositions ambitieuses et originales pour regarder l’avenir avec optimisme.
L’assistance est partie satisfaite d’avoir partagé un bon moment de convivialité en n’ayant bousculé ses idées reçues que pour mieux nourrir ses réflexions. Vivement le XXIIIe Congrès, à Tours l’année prochaine !