La Coordination Rurale et l'Organisation des Producteurs de Grains, qui dénoncent depuis de nombreuses années la supercherie des biocarburants, saluent la volonté affichée du gouvernement de mettre un frein à la production de ces carburants.
Les biocarburants, la grande désillusion pour les agriculteurs
Alors qu'on avait laissé entendre aux
agriculteurs que les biocarburants constitueraient un débouché
intéressant pour eux, l'expérience a été bien décevante. Les aides
initialement prévues pour les producteurs leur ont été confisquées par
une filière qui en a profité pour se fournir en graines, à qualité
égale, mais à un prix souvent inférieur à celui pratiqué sur
l'alimentaire.
Des atouts environnementaux limités
L’argument majeur qui a déclenché
l’engouement pour les biocarburants dans les années 2006 a été
l’économie des gaz à effet de serre. Des analyses à peine approfondies
ont battu en brèche cette théorie en montrant que les bilans carbone
nets étaient moins élogieux que prévus. Les plus récentes notions de
CASI (changement d’affectation des sols indirect) prenant en compte la
délocalisation des cultures nécessaires à notre alimentation ont
définitivement installé le doute dans les esprits des dirigeants
européens (l’ADEME a conclu que "dans plus de 2/3 des évaluations" la
prise en compte du changement d'affectation des sols dans le bilan des
émissions de gaz à effet de serre (GES) ne permet pas d’en respecter le
critère de leur réduction tel qu’il est inscrit à la directive
2009/08/CE.).
Des consommateurs bafoués
La Cour des Comptes a calculé (janvier
2012) que le coût total des biocarburants s'est élevé pour l'État à 820
millions d'euros de défiscalisation entre 2005 et 2010. Mais c'est le
consommateur qui a en réalité financé l'essentiel de la filière, en
supportant sur cette même période un surcoût de près de 3 milliards
d'euros.
Les défenseurs du carburant d’origine
agricole avaient oublié de préciser que les pouvoirs calorifiques
internes (pci) des biocarburants étaient inférieurs aux carburants
fossiles. Un litre de bioéthanol pur permet de parcourir seulement 69%
de la distance parcourue avec un litre d'essence pure. Conséquence,
l'incorporation de biocarburants a entraîné une surconsommation de
carburant.
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