Le lundi 27 septembre, une
délégation de la Coordination Rurale de Vendée était reçue par
Christophe Guyony directeur du site Arrivé-Maitre Coq (groupe LDC)
de St Fulgent. Cette rencontre initiée par la CR85, avait pour but
de faire le point sur les problématiques de la filière avicole. Les
griefs sont nombreux mais ne sont pas tous du ressort de l'abattoir.
Le point de crispation est depuis quelques mois la forte chute des
marges de production, en partie due à l'augmentation du prix des
céréales. « Cette hausse du coût des aliments n'est pour
l'instant pas suffisamment répercutée sur le prix d'achat des
volailles » se désole Guy Marie Clergeau. « Celui qui
trinque à la fin c'est toujours l'éleveur » rajoute Daniel
Pavageau, président de la CR85. Pour Pierre Jean Besson récemment
installé avec 5 bâtiments labels, le manque à gagner est de 1500 €
par bande soit plus de 25 000 € par rapport à son plan
d'entreprise d'il y a 3 ans.
Pour le directeur, le
problème ne vient pas de Maitre Coq car une augmentation de 14 % a
été effectuée depuis un an, auprès des fournisseurs tels que la
CIAB ou les éleveurs de Challans. Il rajoute « nous avons
augmenté de 210 €/T en septembre l'achat des poulets auprès de la
CIAB, pour compenser la hausse des aliments ». En 2021, Maitre
Coq a réussi à faire passer 3 augmentations de prix aux
distributeurs. En effet, la volaille reste toujours une locomotive du
rayon viande, notamment grâce aux produits découpés. Le poulet
entier lui subit une baisse annuelle de 5 à 6 % de consommation.
La montée en gamme avec
le label ou le bio ne semble pas non plus la voie à suivre, puisque
depuis 20 ans, les volumes vendus sont inchangés. Pour Patrick
Boisseau, « il ne faut pas se tromper de combat au niveau du
bien être animal, en devançant les attentes du consommateur.
Celui-ci n'est pas prêt à payer plus ». Tous ces aménagements
de bâtiments pour avoir la lumière naturelle ou un jardin d'hiver,
se font sur le dos des éleveurs qui ne voient aucune contrepartie
financière en retour.
Le problème du renouvellement des générations a aussi été évoqué, avec un manque de
perspectives pour les jeunes qui investissent dans la construction ou
la rénovation de bâtiments. Avec la flambée des matériaux, le
jeune n'a plus aucune marge de manœuvre. Sans rentabilité, les
banques ne soutiendront pas de tels projets.
Au niveau des
problématiques liées à la souche des poulets, à la durée
d'élevage ou au manque de marge, Christophe Guyony renvoie la balle
au niveau des OPA (Organisation de Production Agricole) et invite les
éleveurs à se manifester auprès de leurs coopératives.
Les représentants de la
CR85 ont pris note de la remarque et vont continuer leur travail avec
ceux qui ne jouent pas le jeu. Et malheureusement, il semblerait que
les problèmes soient liés aux coopératives sensées appartenir aux
agriculteurs...