Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie était de passage en Vendée le vendredi 8 octobre. Dans la matinée, il était présent au Carrefour des maires et présidents de communautés qui se déroulait aux Herbiers. Puis dans l’après-midi, il se rendit à la ferme expérimentale des Etablières. à La Roche sur Yon.
Profitant de cette visite, la CR85 sollicita donc une entrevue
avec lui. Mais en lieu et place, c’est son conseiller innovation, Pierre-Adrien
Romon, et Stéphane Buron, directeur de la DDTM, avec qui la délégation de la
CR85 a échangé.
Les représentants CR85 ont ainsi pu exprimer leurs doutes sur la
contractualisation en viande bovine, demander que l'assurance récolte ne soit
pas obligatoire et que les dérives de la méthanisation soient mieux encadrées
pour que l'élevage ne disparaisse pas. Pour Daniel Pavageau, président de la
CR85, le principal souci actuellement c’est la hausse continue des intrants et
des aliments. « Comment voulez-vous que l’élevage résiste encore longtemps
à ces augmentations sans que les coûts de production soient pris en compte,
dans la constitution des prix de vente de nos produits ? »
interrogea-t-il. Pour illustrer ses propos, il donna l’exemple d’un éleveur de
porcs, doublement touché par l’augmentation du prix des aliments et la baisse
du prix du cochon. Pour le conseiller la
loi Egalim 2 est justement faite pour remédier aux problèmes. Cette réponse
laissa perplexe Stéphane Charbonneau, représentant CR à Interbev. Pour lui,
l’annonce quelques jours plutôt au salon de Cournon, de l’obligation de
contractualiser en filière viande bovine doit être bien encadrée,
« Attention de ne pas reproduire les mêmes erreurs que pour la filière
laitière, c’est à dire de ne pas fixer de prix minimum ». « Dans tous
les cas les éleveurs doivent rester libres de choisir » demanda Daniel
Pavageau.
Clément Charrier administrateur de France Grandes Cultures (FGC)
demanda où en sont les arrêtés ZNT. « Sur le terrain, on est dans le flou
et nous sommes regardés de travers par de plus en plus de monde lorsque que
l’on utilise un pulvérisateur. Il ne faut surtout pas opposer riverains et
agriculteurs » déplore-t-il. Au niveau de la santé du végétal, il est
primordial que lors du retrait d’une molécule, l’agriculteur puisse avoir une alternative
crédible. Le plan pollinisateur a aussi été évoqué et la CR85 a mis en garde
contre la distorsion de concurrence qui va s’amplifier avec les pays étrangers.
« N’importons pas les produits qui ne respectent pas nos normes »
lança Daniel Pavageau.
Au niveau de l'intervention de l'OFB dans le sud Vendée pour
drainage illégal, la CR85 a tenu à préciser que les moyens engagés tout comme
les peines encourues, étaient totalement disproportionnés par rapport à la
faute commise. Le directeur de la DDTM répondit qu’il n’était pas responsable
des moyens engagés et admis qu’ils étaient peut-être un peu exagérés.
Pour terminer, la CR85 a relancé le ministère par rapport aux
dossiers en MAEt pénalisés pour une croix oubliée. « Ces dossiers trainent
depuis plus de quatre ans, il est temps de trouver une issue favorable »
tempête le président de la CR85. Pierre-Adrien Romon acquiesça et rappela que
le ministre était sensible à la notion de droit à l’erreur. Pour finir sur une
note plus positive, la CR85 a remis une invitation au ministre pour la journée
agricultrices organisée à Vouvant le 15 novembre 2021.
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