La Coordination Rurale tenait son congrès à Nancy les 4 et 5 décembre. A cette occasion, une délégation de la CR85 emmenée par son président Patrice Bétard avait fait le déplacement à la veille de la St Nicolas. L'Assemblée Générale du 4 décembre, était purement syndicale avec les interventions des différents responsables de filières.
Pour
commencer le début du moment syndical de la CR, Natacha Guillemet,
responsable de la section Agricultrices, est revenue sur les actions
menées tout au long de l'année par la section.
De
nombreux événements qui mettent en avant la détermination des
Agricultrices !
Ensuite, Damien
Brunelle, président de FGC, a rappelé l'importance de vérifier à
qui les céréaliers versent leurs cotisations. En effet, de nombreux
agriculteurs cotisent à des syndicats concurrents contre leur grès.
"Ce ne sont que quelques centimes, mais à la fin ça représente
des millions."
Suppressions
de produits phytos sans solution, importations de denrées qui ne
respectent pas nos normes sanitaires, sociales et environnementales,
francisation... Sébastien Heraud, responsable de la section Fruits
et Légumes de la CR, a abordé les nombreuses difficultés que
rencontre la filière fruits et légumes.
"Si
la collecte de lait continue de décrocher, 2027 sera l'année de
notre perte d'autosuffisance et de souveraineté." souligne Sophie
Lenaerts, vice-présidente de la CR
L'intervention
d'Amélie Rebière, responsable de la section Cheval, était sur : “La CR
travaille à l'harmonisation de la TVA en filière équine.”
Joseph Martin, président de la Coordination Rurale Bretagne lui est intervenu sur la révision de la directive nitrate. "La
directive nitrate est un exemple de dossier qui agit à l'encontre du
bon sens. La vision purement technocratique de la réduction des
émissions d'ammoniac par l'interdiction des épandages avec buse
palette occulte de nombreux problèmes !" a t'il déclaré.
Stéphane
Charbonneau, responsable de la section Viande, a exposé la situation
liée à la MHE. Le fléau a des conséquences financières
importantes pour les éleveurs (frais sanitaires, pertes de
production, coût des analyses, blocage des animaux positifs au test
PCR) et actuellement ils ne bénéficient d'aucun accompagnement
financier de la part de l'État.
Jean-Jacques
Pesquerel, président de la CR du Calvados, est intervenu sur les
conséquences de l'interdiction de convertir les prairies permanentes
en Pays de Loire et Normandie.
Par la suite, François Turpeau, président de la CR 86, a rappelé que l'agriculture représente seulement 10 % des prélèvements d'eau."Nous,
agriculteurs, ne pouvons pas produire sans eau !"
"À
la CR on veut se battre, avec nos moyens, pour défendre
l'agriculture qui irrigue ou non."
Lydie
Deneuville, responsable de la section Dégâts de gibiers a clôturé les interventions en revenuant sur l'accord historique signé à l'occasion du Salon
international de l'agriculture 2023 entre l'ensemble du monde
agricole et le monde cynégétique.
Le lendemain, lors du congrès, les deux interventions ont été fortement appréciées.
Le matin, Lucile
Leclair, journaliste et auteure de "Hold-up sur la terre",
est intervenue lors d'une conférence sur l'accaparement des terres
agricoles par les grands groupes industriels. Elle a expliqué que "L'Europe
a une part de responsabilité dans cette industrialisation des
terres. Aujourd'hui, la PAC est versée à des groupes industriels
qui utilisent des terres agricoles. Autrement dit, la PAC contribue
au développement d'une agriculture sans agriculteurs."
L'après-midi, Pascal
Perri, docteur en géographie-aménagement, docteur en sciences de
gestion, journaliste et auteur, est intervenu sur "Pacte vert ou péril vert". Selon lui, "les
politiques publiques sont souvent défavorables à l'agriculture.
Elles sont des politiques environnementalistes avant d'être des
politiques agricoles et alimentaires. La préoccupation alimentaire
n'est pas suffisamment prise en compte." Il ajouta
"s’il
n'y a plus de production, il n'y a plus de revenu du producteur. La
France, à travers une crise qui était celle de la déflation
alimentaire, s'est faite aux dépens de la baisse du revenu des
agriculteurs." Pour lui, "il faut continuer à se battre pour mettre en place les clauses miroirs et les imposer". La problématique de la France est qu'on est devenu "un pays d'enfants gâtés qui n'ont plus faim". Pour conclure, il insista sur le fait que "la France a une agriculture vertueuse et il ne faut pas laisser dire le contraire".
Véronique Le Floc'h en conclusion du congrès lança "La
CR s’avère le seul syndicat qui défend le droit de propriété !
Nous
devons, ensemble, cultiver notre indépendance pour faire germer et
récolter notre liberté !"