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jeudi 26 février 2015

DISCOURS DE CLOTURE AG CR85

Mes chers collègues,
2014 aura été pour beaucoup d’entre nous une très mauvaise année en terme de résultat. 2015 s’annonce malheureusement sur la même tendance faute de prix rémunérateurs.

S’il est vrai que la production laitière a été moins touchée, la fin des quotas et la dérégulation vont entraîner une volatilité des prix du lait que beaucoup de petits producteurs ne pourront malheureusement supporter.
En 2014, je vous disais ici même que la coordination n’avait pas cautionné la loi d’avenir agricole de Mr Stéphane Le Foll. Elle avait déposé plus de 50 amendements, tous hélas renvoyés, balayés d’un revers de main par nos élus, députés et sénateurs de la majorité. Qu’ils n’oublient pas que les agriculteurs sont aussi des électeurs.
La Coordination Rurale ne cautionne pas davantage la réforme de la PAC et son agenda 2015-2020. Cette fois-ci, les agriculteurs seront tous perdants, ou presque. En effet, les aides du 2ème pilier (MAEC, ICHN) ne compenseront jamais l’amputation du premier, déjà fortement impacté par le financement du verdissement et du paiement redistributif.
Pourtant, il ne faut pas oublier que la France est le premier contributeur net au budget européen. Avec 20 milliards d’abondement au pot commun, elle n’en reçoit via les aides PAC que 9,5, soit une contribution nette de plus de 10 milliards. A titre d’information, ce sont 7,5 milliards pour le premier pilier, 1,8 pour le second (en baisse de 14% par rapport à l’agenda précédent).
On est en droit de s’interroger sur l’efficacité d’un tel placement, mais comme vous le savez, la générosité de la France n’a pas de prix. Stéphane le Foll nous avait pourtant annoncé que lors des négociations, il avait sauvé l’essentiel. Qu’en aurait-il été s’il n’avait pas été entendu ?
Avec une telle contribution, les agriculteurs français étaient en droit d’attendre plus et mieux. Cette PAC coûte cher à la France et ne protège pourtant pas du tout son agriculture. Ce secteur économique qui avec les IAA réalise un excédent brut de 11 milliards d’euros mériterait davantage de considérations de la part de nos responsables politiques. Notre ministre devrait donc plutôt se réjouir de cette performance et à plus forte raison l’encourager. C’est un véritable vivier d’emploi garantissant l’équilibre et le maillage territorial.


Pour en revenir au concret et aussi au local, je prends volontairement l’exemple d’un éleveur de bovin pour cette année 2015. Faute de prix suffisants, il n’a le choix que de demander l’ABA qui remplace la PMTVA. L’ABA ne suffisant pas, il demande aussi l’ICHN, mais cette dernière étant plafonnée, il demande aussi une MAEC, malgré les contraintes et les cahiers de charges qui lui seront bien évidemment demandés en contrepartie.
Que de dossiers et de contrôles inutiles ! D’ailleurs, la CR Vendée va demander à ce que les contrôles 2015 soient strictement éducatifs (*) et sans sanction si la bonne foi de l’éleveur est avérée.
Pour éviter tout cela, la solution, vous la connaissez tous : il faut des prix à la production et protéger nos frontières en reconnaissant une fois pour toutes la préférence communautaire. 1€/kilo de viande, c’est 450€/animal, et 45000€ d’EBE supplémentaire pour 100 animaux.
40€/tonne de blé ou de maïs sur 1000 tonnes, c’est aussi 40000€ d’EBE en plus et ce sans aide publique.
Avec des prix décents, les agriculteurs retrouveront l’initiative, la dignité et le goût de leur métier. Parce qu’ils ne sont pas dupes, ils savent que la concurrence est inévitable et réclament plus que jamais davantage de liberté d’entreprendre. On ne peut pas demander à un sportif de gagner le 100 mètres avec un boulet réglementaire au pied droit et un boulet environnemental au pied gauche !
Demain, il faudra nourrir 9 milliards d’individus. L’agriculture sera donc un secteur de plus en plus stratégique. Restons confiants, le cocktail liberté d’entreprendre et prix rémunérateurs, devise de la Coordination Rurale, est la réponse évidente pour affronter ces nouveaux défis.

(*) Bertrand BOISLIVEAU en a fait la demande officielle à Monsieur ZANDITENAS, chef du service Agriculture à la DDTM, lequel représentait le Préfet ALBERTINI à l’assemblée générale de la CR Vendée.

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