La Commission des comptes de l'agriculture de la Nation vient de se réunir. Même s'ils ne sont que provisoires, les chiffres annoncés ont le mérite de refléter le profond désarroi que connaissent les agriculteurs dans tous les secteurs.
La baisse du cours des grains n'est pas répercutée à son juste niveau sur les coûts alimentaires des éleveurs, qui continuent de souffrir : les prix restent très en deçà des coûts de production et ce, sur le long terme. Les éleveurs de bovins viande voient ainsi leur revenu baisser de 8 %.
Alors que l'endettement global des entreprises agricoles est déjà très important, les investissements nécessaires au respect des normes (bien-être animal, nitrates) ainsi que les coups de boutoirs dans le peu de mesures de régulation qui subsistent encore (fin des quotas, accords de libre-échanges, ...) poussent les éleveurs aux cessations d'activité anticipées. La CR rappelle que le potentiel de production et le tissu social français sont détruits progressivement. La PAC 2015 tant espérée par les éleveurs a vite montré son véritable jour : pas de régulation, et des enveloppes si faibles qu'elles amèneront des miettes dans les exploitations et ne les aideront en rien à sortir de la crise.
Les céréaliers sont, comme lors du Bilan de santé de la PAC de 2009 les principales cibles visées par les prélèvements sur les aides PAC dans le cadre de la réforme 2015 en cours de discussion. La CR souligne qu’ils n'auront pas à attendre son application pour voir leur revenu 2013 baisser de 57,3 % (de 56 700 à 24 200 € pour les producteurs de COP), vu la faiblesse des cours des grains ou encore les coûts des contraintes environnementales (trame verte et bleue, verdissement de la PAC,...).
Le revenu moyen des moyennes et grandes exploitations atteint tout juste son niveau d'il y a 15 ans (- 18,7 % par rapport à 2012). La CR rappelle que les coûts de production sont en hausse constante et toujours bien supérieurs aux prix à la production établis selon les objectifs de marges des industriels (coopérateurs et privés), des intermédiaires, des distributeurs et selon les spéculations opérées sur les marchés des matières premières agricoles. Il est temps que cesse ce pillage.
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