Suite au blocage de l'année dernière du site Fleury Michon de Chantonnay, une dizaine de membre du conseil d'administration de la CR85 a visité l'usine de fabrication de jambon Fleury Michon à Pouzauges. Cette usine de 22 000 m² construite en 1992 permet de produire 25 000 T de jambon par an uniquement sous la marque Fleury Michon. Avec 6 usines en Vendée Fleury Michon emploie environ 3000 personnes mais reste toujours géré par les descendants de MM. Fleury et Michon.
La visite de l'usine à une température comprise entre 0 et 10° (à comparer au 32° extérieur) a permis de mieux comprendre les différentes étapes de la fabrication du jambon. Les morceaux de porcs arrivent désossés à l'usine facilitant d'autant le travail. Tout au long de sa fabrication le jambon est tracé par lot pour pouvoir parer à tout soucis d'hygiène. Petit plus de la marque, le bouillon dans lequel les jambons vont macérer est de fabrication maison. Quand certaines entreprises mettent moins d'une journée pour fabriquer un jambon, chez Fleury Michon il faut une semaine. La qualité du produit est le leitmotiv de la marque et justifie les prix plus élevés en magasin.
Une fois la visite terminée une discussion s'est engagée avec M. Meekel responsable des achats pour le groupe. Il nous a confirmé que la marque s’approvisionnait toujours à 60% avec du porc français et que les 40 % restant venait du Danemark pour le porc bio et de l'Espagne pour la filière bleu blanc cœur. La production française n'étant toujours pas suffisante. L'équilibre carcasse reste un problème pour les fabricants de jambon car sur un porc plus des 3/4 du cochon ne leurs sert à rien rendant difficile la création de filière.
Autre sujet majeur évoqué, le changement des habitudes alimentaires des consommateurs. Pour M. Meekel, il va falloir modifier les modes de production car le consommateur risque de manger de moins en moins en viande mais en voudra de qualité. Aux agriculteurs de promouvoir leur métier en mettant en avant ce qu'ils font de bien. Il conseil d'éviter l'affrontement direct avec les associations de type L214 car elles n'attendent que ça. A l'heure actuelle, les protéines végétales ne représentent quasiment rien dans le chiffre d'affaire de l'entreprise mais la tendance est lancée. Le fait d'utiliser ou non le terme "steak" pour ces produits ne changera pas la donne suivant ses dires.
Après cette matinée enrichissante, les membres du conseil d'administration de la CR85 restent sur leur faim. Ils conviennent que l'entreprise fait des efforts sur l'origine du porc et sur la qualité des produits mais regrettent que des filières en bio ou en bleu blanc cœur n'est pas été créées plutôt en France. Affaire à suivre...
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