Il est important de rappeler que cette crise est largement due à la cogestion FNSEA/gouvernements successifs, qui tue notre élevage à petit feu depuis le 10e plan, la réforme de la PAC de 1992 et que les coopératives, (outils sensés être gérés par les agriculteurs) sont devenues celles qui donnent les plus mauvais signaux du marché. Il est devenu normal que le prix payé à nos produits soit inférieur à leur coût de production alors que c'est une insulte aux valeurs économiques, sociales et éthiques.
Ces crises à répétition sont les convulsions de productions à la limite de la survie et la FNSEA, pompier-pyromane, doit assumer les responsabilités considérables qu’elle a dans cette débâcle.
Qui peut croire à cette comédie d'entente sur des augmentations de prix décidée autour d'une table, dans une France soumise au dogme européen de la "concurrence libre et non faussée", avec une grande distribution gardienne du pouvoir d'achat et des prix plus bas de l'autre côté de nos frontières ? Quand bien même cela marcherait, combien de temps cela pourrait-il durer ?
La FNB s'est battue pour une augmentation des primes et réclame maintenant des prix.
C’est d’autant plus écœurant de les voir reprendre les revendications de la CR aujourd’hui alors que ces cogestionnaires ont mené nos productions dans l’impasse !
Les mesures annoncées par le gouvernement pourront peut-être atténuer quelque peu cette crise mais celle-ci va continuer dans les mois qui viennent. Pour la viande par exemple, il y a moins d’abattages en ce moment, avec des animaux en stock sur pied dans les cours de fermes et un afflux prévisible de vaches laitières en septembre. Une véritable bombe à retardement est à venir !
N’oublions pas que la FDSEA réclament du lait à 340€/t alors que l'observatoire des prix situe le coût de production à plus de 400 € ! Le grand manitou de l’agro-industrie, Xavier Beulin, a déclaré ce matin sur France info qu'il fallait être en mesure de produire du lait en France à 300€/t ! Mais avec combien de producteurs survivants ?
Les aides immédiates (report d'annuités d'emprunts en fin de tableau, exonération de TFNB, de cotisations MSA), ne sont qu’un pis-aller, en attendant une réforme en profondeur de la PAC.
Surtout, il ne faut pas cautionner l'idée qu'on va régler nos problèmes par des tables rondes où on s'entendrait sur des prix entre grande distribution, transformateurs et agriculteurs.
La CR85 mènera ses propres actions dans les jours qui viennent si rien ne change. Tous ceux qui ne se retrouvent pas dans la mascarade de la FDSEA seront les bienvenus.
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