La CR85 accueille avec soulagement la décision de
Jean-Marc Ayrault de suspendre l'écotaxe, afin de « laisser le temps au
dialogue ». Elle profite de ce répit pour contribuer au débat et faire part de
sa position : pour permettre à l'Etat de renflouer ses caisses, sans mettre en
péril l'agriculture française, ce sont les produits importés d'origine hors UE
qu'il faudrait taxer !
Alors que le « marché commun » et la Politique Agricole
Commune constituaient le socle de la construction européenne, il est
inconcevable que le gouvernement français souhaite taxer le transport des
productions agricoles au sein de son propre territoire ; notre pays étant
historiquement le grenier de l’UE.
Toutes les régions ne produisent pas du blé dur pour la
fabrication des pâtes, aliment le plus économique pour ceux qui souffrent de la
crise. En cas de sécheresse par exemple, les camions de paille traversent la
France pour venir au secours des éleveurs.
L'écotaxe serait répercutée par la filière uniquement sur
les producteurs agricoles et serait sans aucun effet sur le redéploiement des
élevages sur le territoire et sur le rééquilibrage des grandes cultures
(céréales / protéines végétales). Si ces sujets, qui eux ont un réel intérêt
environnemental, sont la motivation d’une politique fiscale, alors ce sont les
importations de soja, de corngluten feed et d’huile de palme qui doivent être
taxées.
Les agriculteurs ont le sentiment d’être la variable
d’ajustement, maltraités en permanence par des politiques qui multiplient les
contraintes ou impôts et qui, de surcroît, ne les défendent pas des menaces
extérieures, représentées ici par les accords commerciaux internationaux.
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