Pour la première fois depuis sa création, la Coordination Rurale a reçu le ministre de l’agriculture, Bruno Le Maire, lors de son XVIIIème Congrès national organisé ce mercredi 7 décembre au Palais des Congrès du Futuroscope de Poitiers.
Plus de 700 agriculteurs, dont une forte délégation vendéenne (70 personnes), se sont réunis dans l’amphithéâtre, impatients d’écouter le discours du ministre.
L’intervention de Jacques Sapir sur le thème « du libre échangisme économique sauvage au protectionisme éclairé» expliqua clairement la nécessité d’instaurer une régulation des échanges aux frontières pour ne laisser entrer que les produits répondant aux cahiers des charges français ou européen. Il insista sur le fait de maintenir une traçabilité des produits pour rassurer le consommateur et sur un assouplissement de la réglementation.
Pour clôre la matinée, François Lucas présenta les propositions de la CR pour une PAC rendant l’Europe autosuffisante alimentairement et rémunérant correctement les agriculteurs sans pour autant continuer à faire d’eux des assistés.
S’ensuivi une présentation détaillé d’un projet de méthanisation réalisée par Stéphane BISSON et Michel MANOURY. En synthèse, la méthanisation est intéressante mais il faut bien réfléchir et dimensionner son projet .
Avant l’intervention du Ministre, Robert Caquineau, secrétaire général de la CR nationale remercia toutes les personnes présentes et celles ayant contribué à la réussite de ce congrès qui s’avère être celui de sa majorité (18 ans).
Maniant avec habileté les mots, le ministre a rappelé que les agriculteurs étaient la clé de l’avenir de la France et a réaffirmé sa volonté de les défendre.
Sur les questions plus techniques, il a hélas présenté des positions contraires à celles de la CR : signature prochaine du « Paquet lait » plutôt que défense du projet de l’Office du lait ou baisse d’ores et déjà effective du coût du travail plutôt que TVA sociale. Attendu sur la question du pluralisme syndical, le ministre n’a pas daigné aborder le sujet.
Si la CR se félicite de la venue du ministre, qui reconnaît ainsi le poids réel qu’elle représente dans le paysage syndical agricole français, elle reste cependant sceptique face à un discours à sonorité électorale.
La CR s’étonne qu’en conclusion de son discours le ministre se cantonne à vouloir réconcilier les Français avec leurs agriculteurs. Avant d’être aimés, les agriculteurs demandent seulement de survivre.
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